Guillaume Delorme dément le journal Hürriyet !
L’affaire a fait grand bruit auprès des français d’origine arménienne lorsqu’ils ont appris que le comédien Guillaume Delorme, accordant une interview au quotidien turc "Hürriyet (lien) " (langue turque), considéré comme sérieux, aurait, le 19 décembre dernier, affirmé qu’il ne pensait pas que c’était un génocide, faisant ainsi référence à l’extermination systématique du peuple arménien en 1915 sur ordre du gouvernement ottoman.Dans cette interview, signée Ömür Gedik, dans laquelle il est question, entre autres, de la future incarnation du rôle d’Alain Delon, l’acteur évoque le scénario d’une co-production franco-turque co-écrit par un pôle d’auteurs dont la journaliste turque, Claire Gûlten Evren, dans lequel il devrait tenir le rôle d’un jeune arménien prénommé Margos .
Outre le fait que Guillaume Delorme niait, dans cet article, la véracité du génocide des Arméniens, se posait en effet la question de sa crédibilité dans une production cinématographique dans laquelle il doit camper un jeune arménien.
Droit de réponse
Après avoir pris connaissance de l’article d’"Armenews (lien)" mettant l’accent sur le déni du comédien eu égard au génocide des Arméniens, Guillaume Delorme a souhaité exercer son droit de réponse dans nos colonnes. Droit que nous lui accordons volontiers, puisque moi-même, avant que ce dernier ne me contacte, ai proposé à son agent artistique qu’il s’exprime sur les propos tenus dans le journal Hürriyet.
Je n’ai jamais dit que ce n’était pas un génocide
« Ces propos que vous avez cités dans votre magazine Nouvelles d’Arménie, sont des propos que je n’ai pas du tout tenus en Turquie avec le journal Hürriyet. Les propos que j’ai tenu, sont des propos d’artiste. En l’occurence, Guillaume Delorme incarnant Margos un jeune arménien, et avec un autre personnage qui s’appelle Kerem incarné par un turc, dans un contexte qui se passe en 1915 pendant le massacre des Arméniens qui a été voté en France comme un génocide, et qui est un génocide. C’est l’histoire d’une amitié déchue dont la cause se trouve être une une femme dans le contexte politique de l’époque. Dès lors nous allons nous livrer bataille par rapport aux sentiments portés à cette femme.
Je reconnais entièrement ce génocide. J’ai grandi à Marseille auprès des Arméniens dans une école maternelle qui était arménienne. Mes amis sont arméniens. C’est un discours que je ne pourrai même pas tenir. Ce n’est pas dans mes convictions, ni dans mon éducation. Je suis très sensible à la question car je dois incarner un arménien. Ce que je trouve très intéressant dans le scénario est que Margos grandit avec un turc et qu’un certain contexte va les séparer, et bien sûr ça re-soulève l’histoire de ce massacre dans le contexte politique de l’époque. Je suis très sensible à la manière dont ça va être traité, et j’ai en tant qu’artiste un droit de véto pour accepter ou refuser ce scénario. Je suis peu politisé, mais j’ai un sentiment politique. Donc si ça heurte ma sensibilité, avec tout mon background et mon vécu arménien à Marseille, c’est un scénario que je ne cautionnerai pas. Je défendrai mon personnage, mais en aucun cas je ne défendrai l’indéfendable. Maintenant si ça soulève un débat et une partie de votre histoire avec un grand H, d’un événement qui a eu lieu il y a cent ans aujourd’hui, en 1915, je ne vois pas pourquoi on en parlerai pas. Je trouve que c’est tout à fait légitime, au même titre que le film sur l’Algérie (Indigènes), et mettre en relief une partie de notre histoire. Les américains le font très bien. C’est ce genre de sujet qui m’intéresse aujourd’hui après avoir fait beaucoup de divertissements. »
Pour en revenir à l’origine de notre préoccupation, j’ai de nouveau demandé à Guillaume Delorme de nous dire si on l’avait bien interrogé sur la question de la pénalisation du négationnisme et du génocide, en lui rappelant les termes reportés dans Hürriyet. « Oui nous l’avons évoqué, mais sans entrer dans les détails », dit-il. Puis après un temps d’hésitation, il affirme « et je reconnais le génocide arménien qui a été reconnu en France. Je reconnais aussi que ça a été un massacre douloureux. »
Pour être au plus près de la vérité des mots, nous avons une nouvelle fois interrogés plusieurs turcophones sur les phrases rapportées par Hürriyet. La synthèse donne ceci :
« l’Épée et la flûte » repose sur l’amitié turco-arménienne. Dans le film vous interprèterez un jeune arménien. Que pensez vous du problème armeno-turc ?
- le jour du vote au Parlement français sur la loi du génocide [pénalisation de sa négation], Claire [Gülten Evren] avait fait une intervention en direct. Celui qui dira que ce n’était pas un génocide peut encourir d’ une amende de 25 milles euros ou jusqu’à 5 années d’emprisonnement en vertu du droit pénal. On a fait le procès de l’ histoire turque au parlement francais. Une telle chose est inacceptable. Il s’agit d’une Assemblée, non d’une cour de justice !
Votre idée sur la question...
- Je pense qu’on fait une injustice à l’encontre de la Turquie au sujet de la question arménienne . Il y a eu sûrement un conflit réciproque, mais je ne pense pas que l’on peut le qualifier de génocide. »
Comme à plusieurs reprises, au cours de l’entretien qui nous occupe, Guillaume Delorme emploie le mot « massacres », la pensée m’est venue que ce n’était pas fortuit. Qu’il a dû entendre ce mot de nombreuses fois pour le répéter ainsi. Je lui ai donc posé la question, à laquelle il m’a répondu par l’affirmative, semblant prendre conscience du pourquoi de l’utilisation de cette sémantique. C’est ainsi que l’on forge des esprits peu avertis de la question en les détournant et en les manipulant à leur insu. A noter que lors de l’interview avec le quotidien turc, le comédien s’exprimant en français a bénéficié de l’appui d’un traducteur et de la co-scénariste Claire Gülten Evren.
A la suite de cet imbroglio, une histoire surréaliste s’est invitée au débat, illustrant ô combien les arméniens ont, à juste raison, raison de se méfier des paroles sans parole. Elle est impossible à divulguer puisque relevant de la sphère privée ; mais elle est révélatrice d’une duplicité certaine bien connue. Une sale affaire... dont Guillaume Delorme pourrait bien être le dupe.
Pour terminer, je lui ai demandé s’il concéderait à interpeller Ömür Gedik, journaliste à Hürriyet, sur ce qui représente à ses yeux des allégations qui lui sont attribuées. « Je le ferai », m’a -t-il répondu. « Je ne parle pas turc, mais je le ferai... ».
En marge de sa mise au point, Guillaume Delorme a exprimé le souhait d’être immergé dans un milieu d’intellectuels arméniens aux fins d’étoffer le rôle de Margos.
C’est au mois de mars 2011 que devrait être fixé le sort de ce projet, toujours en cours de financement. Pressenti pour la mise en scène, Jean-Jacques Annaud, s’est désengagé après avoir voulu retoucher quelques scènes. Aucun contrat n’est encore signé. Guillaume Delorme attend de lire le scénario dans son intégralité pour pouvoir se prononcer sur sa participation.
Jean Eckian
SOURCE:
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=66285
Subject: ADVERTISMENT-Carte Noire and Guillaume Delorme 
Thu Jan 20, 2011 10:23 pm
Didn't know this guy, niiiiiiiiiice!
